The migrant :
J’ai accepté de peindre Batman parce que j’aime cette icône du héros la nuit, qui agit loin des regards. Ca m’a également donné l’occasion d’apporter un twist à ce personnage qu’on appelle pour qu’il vienne nous sauver. Sauf qu’il n’est pas là, il est parti, comme tant de gens qui quittent leur pays pour fuir le chaos. Ce sont eux les héros et on ne les voit pas, pire on les rejette. J’avais besoin d’exprimer cette défiance à l’égard de notre monde actuel, c’est pourquoi j’ai fait Batman se réfugier sur la Lune avec un regard qui se détourne de la Terre comme pour nous dire « Je n’ai pas (plus?) ma place sur Terre, vous n’avez pas voulu de moi ni des gens comme moi. »
Je trouvais par ailleurs amusant de faire un clin d’oeil au thème populaire dans les 70’s du voyage dans l’espace. Tout le monde en rêve et en parle aujourd’hui. On préfère regarder loin qu’à nos pieds, c’est ce qui nous donne la force d’avancer. Mais je crois aussi qu’on recycle mieux nos rêves que nos déchets. C’est tout le dilemme. »